AirSprint | An Unexpected Art Mecca | Scottsdale

La mecque inattendue de l’Art

Découvrez Scottsdale et sa scène artistique représentative du sud des États-Unis

Célèbre pour ses terrains de golf, ses spas et ses enterrements de vie de garçon, Scottsdale ne semble pas être une destination prisée des amateurs et amatrices d’art aux États-Unis. Et pourtant!

Sans grande surprise, vous y trouverez des galeries d’art. Mais ce que fait si bien Scottsdale, volontairement et à l’échelle de la ville tout entière, c’est de se servir de la ville comme d’une toile. Mais ce n’est pas le fruit du hasard.

Depuis le début des années 1900, le climat agréable de cette ville aux abords du désert de Sonora, son terrain broussailleux parsemé de Saguaros, ces grands cactus typiques du sud des États-Unis, et la qualité mystique de la lumière du désert ont attiré de nombreux esprits créatifs à Scottsdale. On pourrait dire que l’art fait partie intégrante de la ville de Scottsdale. Et d’ailleurs, aujourd’hui, s’il y a bien une chose auquel il est pleinement intégré, c’est au budget de la ville.

Par Jennifer Hubbert


Lors du dernier inventaire, la ville ne recensait pas moins de 1155 oeuvres d’art, un chiffre impressionnant rendu possible grâce à une ordonnance qui exige qu’un certain nombre de projets de développement privés contribuent à hauteur de 1 % à l’art public.

Les fonds sont gérés par Scottsdale Arts, une organisation à but non lucratif. Résultat : l’art est une priorité de tous les instants. Voici quelques idées pour permettre aux visiteurs et visiteuses de se plonger dans l’univers artistique et architectural qu’offre la ville ensoleillée de Scottsdale.

Tout d’abord, nous vous suggérons de commencer par une visite au musée d’art contemporain, le Scottsdale Museum of Contemporary Art, au cœur du quartier des arts. En effet, en plus de ses collections permanentes, en 2024, il accueillera une exposition immersive intitulée « The Space in Between » mettant à l’honneur l’artiste néerlandais Roelof Knol, mais aussi « Color Mirage », la toute première exposition dans un grand musée des États-Unis visant à mettre en lumière le travail de la prolifique Dorothy Fratt, une peintre américaine dont la notoriété est pourtant faible. Avant de quitter le musée, n’oubliez pas de faire un tour dans l’espace extérieur qu’est le Nancy and Art Schwalm Sculpture Courtyard pour contempler « Knight Rise », l’un des rares « skyspaces » conçus par James Turrell. Il n’existe en effet qu’une poignée de ces œuvres dans le monde.

“Knight Rise” by James Turrell at the Scottsdale Museum of Contemporary Art.

« Knight Rise » de James Turrell au Scottsdale Museum of Contemporary Art.
Crédit Photo | Sean Deckert

Vous ne vous attendiez probablement pas à voir une expo au beau milieu d’un centre commercial. Cela vous montre déjà bien que Wonderspaces n’est pas une galerie comme les autres et que le Scottsdale Fashion Square n’est pas non plus un centre commercial ultra typique. Contrairement aux galeries des beaux-arts très guindées, il s’agit-là d’un concept ludique, interactif, axé sur la technologie et… ultra instagrammable! Commandez un cocktail (la galerie dispose d’un permis d’alcool) et déambulez au milieu des 14 installations multimédia.

“The Immigrant” by Michael Murphy, a 3D halftone sculpture at Wonderspaces.

« The Immigrant » de Michael Murphy, une sculpture en demi-teinte 3D à Wonderspaces. Crédit Photo | Jennifer Hubbert

IDans les années 30, Frank Lloyd Wright, un architecte américain très prolifique, et ses apprentis se sont mis à l’ouvrage afin de donner corps à Taliesin West, un complexe constitué de la maison de vacances de l’architecte, d’un atelier, d’un studio de dessin et de résidences. (Taliesin East se trouve pour sa part au Wisconsin.) Rendez-vous dans ce chef-d’œuvre d’architecture inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO pour découvrir l’illustration parfaite des principes de conception associés à l’« architecture organique » qui sont profondément ancrés dans le décor du désert. À l’aide d’écouteurs, vous pourrez profiter d’une visite de 60 minutes via un audio guide. Autrement, vous pouvez opter pour une visite guidée du campus, plus approfondie, qui durera 90 minutes. Au fil des anecdotes, des récits et des séquences audio où vous entendrez Wright en personne, votre regard sera attiré par des éléments infiniment grands ou petits, ostentatoires ou subtils, en plein cœur de ce célèbre
« laboratoire du désert ».

The Cabaret Theatre at Taliesin West.

Le Cabaret Theatre de Taliesin West. Crédit Photo | Andrew Pielage

La région de Scottsdale a eu la chance d’héberger non pas un, mais deux architectes visionnaires ayant eu une grande influence au XXe siècle. En effet, en 1946, l’architecte italien Paolo Soleri est arrivé en Amérique pour étudier auprès de Frank Lloyd Wright. Cependant, il ne resta son apprenti que 18 mois, leurs querelles étant nombreuses. En 1956, Soleri se mit à construire Cosanti (sa demeure de la Paradise Valley, servant aussi de galerie et de studio) à la mode « arcologie » (architecture et écologie), une expression démocratique issue du domaine de la conception urbaine et visant à rapprocher les gens de la nature, mais aussi les uns des autres. Pour découvrir comment Soleri a eu recours à la technique du « earthcasting » pour créer des structures en béton expérimentales, réservez une visite guidée. Dans la fonderie, vous pourrez voir la fabrication des cloches emblématiques de Cosanti, faites en céramique et en bronze.

Iconic handcrafted Cosanti windbells.

Cloches Cosanti artisanales emblématiques. Crédit Photo | An T. Pham

Dans les galeries d’art privé du centre-ville de Scottsdale, ce ne sont pas les œuvres influencées par la progression des colons vers l’Ouest qui manquent. Bien évidemment, l’histoire de la ville remonte bien plus loin que sa fondation, en 1894. Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur les Premières Nations de la région, je vous recommande de visiter le Native Art Market, le premier magasin du vieux Scottsdale (le seul d’ailleurs) à appartenir entièrement à des Autochtones. En vous y promenant, vous pourrez découvrir les produits authentiques et faits main de plus de 200 artisans. Au fond de la boutique, vous trouverez un espace culturel dans lequel les visiteurs peuvent rencontrer des membres des communautés autochtones et assister à des spectacles toutes les heures, notamment de danse des cerceaux et de flûte.

World Champion Hoop Dancer Moontee Sinquah at Native Art Market.

Champion du monde Hoop Dancer Moontee Sinquah au Native Art Market.
Crédit Photo | Native Art Market

Une fois s’être délectés de tout cet art, il est temps de rencontrer l’artiste! À cet effet, visiter le Cattle Track Arts Compound, une propriété de 13 acres abritant aujourd’hui une communauté de créateurs, vous permettra de découvrir les coulisses des œuvres. Dans cette enclave rustique balayée par la poussière, vous trouverez des artistes en résidence en train de s’activer autour de toutes sortes de médiums, de la feutrine au bois, en passant par le fer et les photographies. Cet endroit peut sembler un peu informel de prime abord, c’est pourquoi nous vous recommandons de les contacter en avance pour organiser une visite privée. Pour ma part, j’ai eu le plaisir de rencontrer Mark McDowell, l’un des artistes, qui m’a très bien accueillie.

Portraits at Cattle Track Arts Compound.

Portraits à Cattle Track Arts Compound. Crédit Photo | Jennifer Hubbert

Chaque année, au mois de novembre, la ville de Scottsdale organise Canal Convergence, un évènement artistique public qui s’étale sur dix jours et illumine le ciel nocturne de la lumière des néons. Des artistes du monde entier déposent leur candidature pour que leurs œuvres fassent partie de la quinzaine d’installations thématiques qui suscitent l’admiration et poussent aux interactions. Certaines installations ont un côté provocateur, d’autres plus ludique. D’autres encore évoquent les œuvres qu’on retrouve à Burning Man, ce festival révolutionnaire qui se déroule tous les ans pendant une semaine en plein cœur du désert et où certaines œuvres exposées à Canal Convergence ont d’ailleurs été présentées.  Des installations d’art numérique en réalité augmentée (il faut littéralement le voir pour le croire) aux portes qui s’ouvrent sur d’autres réalités, Canal Convergence vise à célébrer les œuvres d’art qu’on ne peut ni encadrer ni accrocher au mur.

Installation de réflexions à Canal Convergence.


Votre rêve de jet privé est à portée de main.

Photos gracieuseté de Experience Scottsdale, Jennifer Hubbert, Native Art Market, Scottsdale Arts et Scottsdale Museum of Contemporary Art.

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