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Portugal | Le Musée national d’art ancien

Nouvelles découvertes parmi les anciens trésors

Dans les portes historiques d’un palais du XVIIe siècle et des bâtiments environnants, les visiteurs peuvent admirer des collections de peintures, sculptures, orfèvrerie, textiles et céramiques, entre autres.

Par Leslie Wu

des carreaux traditionnels portugais aux chefs-d’œuvre modernes

Lisbonne offre aux voyageurs chevronnés de merveilleuse découvertes artistiques, regorgeant d’institutions qui accueillent des trésors allant des tuiles portugaises traditionnelles à des chefs-d’œuvre modernes. L’un des plus grands musées de la ville, le Museu Nacional de Arte Antiga (MNAA), fait la fierté de Lisbonne depuis sa création en 1884. Sa collection regroupe en effet plus de 40 000 objets. À travers les portes anciennes de ce palais du XVIIe siècle et dans les bâtiments environnants, les visiteurs peuvent admirer des collections qui mettent en avant tant des peintures que des sculptures, de l’argenterie et des pièces d’orfèvrerie, mais aussi des textiles et des céramiques, entre autres.

Museu Nacional de Arte Antiga  | Portugal

Créé en 1884, le Museu Nacional de Arte Antiga abrite la plus importante collection d’art public portugaise.

Le MNAA présente un mélange d’œuvres unique en son genre. En effet, il est plutôt rare que les musées disposent de collections de meubles comportant des pièces du XVe siècle comme celles du MNAA, m’explique Adelaide Lopes, l’une des représentantes du musée, par une fin d’après-midi sur Zoom. Bien que de nombreuses personnes se dirigent d’emblée vers La Tentation de St Antoine de Jérôme Bosch ou vers les célèbres écrans pliants Nanban du musée, qui représentent l’arrivée des Portugais au Japon en 1543, l’établissement abrite une vaste collection d’art portugais. Lopes, qui travaille dans le service éducation du musée depuis plus de 20 ans, m’a parlé de quelques-unes des œuvres les plus importantes de l’institution, des incontournables à voir lors de votre première visite au musée ou lorsque vous y reviendrez. À cet effet, vous pouvez opter pour une visite en autonomie ou encore pour une visite privée avec l’un des conservateurs et conservatrices du musée.

Bien que L’Adoration des mages soit l’une des pièces les plus récentes de la collection, l’histoire qui se cache derrière son achat est si singulière que d’autres musées se penchent sur son cas en lien avec des questions de participation et d’acquisition.

« De nombreuses personnes viennent au musée pour voir leur propre Adoration. Elles ont l’impression que l’œuvre leur appartient et a été créée pour elles », explique Lopes en référence à la méthode unique de sociofinancement utilisée pour l’achat de cette pièce créée par le peintre Domingos António de Sequeira au milieu du XIXe siècle. La peinture a en effet été achetée par l’intermédiaire d’une souscription publique, divisée de façon à ce que les gens puissent n’acheter qu’un seul pixel pour un sou. Fait intéressant, ces souscriptions individuelles ont couvert les deux tiers du prix total d’acquisition, le reste ayant été financé par un commanditaire.

Des gens de tout le pays, mais aussi des écoles et d’autres institutions pédagogiques, ont mis en commun leurs fonds pour obtenir un morceau de cette œuvre d’art achetée publiquement, et cet enthousiasme populaire envers l’initiative du musée a attiré l’attention du monde entier.

« C’est devenu une étude de cas pour les autres musées, explique Lopes. La plupart des peintures sont acquises par des commanditaires ou des sociétés, mais, le cas présent, elle a été achetée par des gens ordinaires. Au Portugal, beaucoup de personnes ont l’impression que la peinture se trouve dans leur propre maison. »

Domingos António de Sequeira (1768-1837) The Adoration of the Magi

Domingos António de Sequeira (1768 - 1837)
The Adoration of the Magi
1828
Oil on canvas
Provenance: purchased, Public Subscription, 2016
MNAA, inv. 2204 Pint
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The painting is also symbolic of Portuguese art on a more subtle level, representing a changeover in many ways. “The painting represents a new way of painting for Sequeira in terms of the composition and brushstrokes, the way he arranged the light and the number of figures in the piece,” says Lopes. The Adoration of the Magi also serves as a natural transition to the end of the museum’s offerings in terms of time, since post nineteenth century work is showcased in the National Museum of Contemporary Art (Museu Nacional de Arte Contemporânea; MNAC). The museums were split in 1911.

The Saint Vincent Panels, attributed to Portuguese painter Nuno Gonçalves (the royal painter of King Afonso V) are thought to have originally formed part of the altarpiece of St. Vincent in the chancel of the Lisbon cathedral. Not only are the six paintings among the museum’s most important pieces, says Lopes, but they are also among the earliest pieces in European painting to portray so many people (58 to be exact), such as knights, members of the nobility and members of the church, including the archbishop.

Nuno Gonçalves (active 1450-1491) St. Vincent Panels

Nuno Gonçalves (active 1450-1491)
St. Vincent Panels
c. 1470
Oil (?) and tempera on oak
Provenance: Paço de São Vicente de Fora, Lisbon, 1913
MNAA, inv. 1361/1366 Pint
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influence and awareness of the world beyond the country’s borders

Les personnes qui iront admirer les panneaux pourront avoir un aperçu fascinant du processus d’étude, de conservation et de restauration d’une œuvre. C’est une occasion des plus rares, car les œuvres sont généralement déplacées hors de la vue du public lorsqu’elles doivent subir un tel traitement. « Dans ce cas-ci, vu l’importance de ces peintures, il était impossible pour le musée de les soustraire à la vue du public pour les restaurer et les étudier », explique Lopes. Le grand public comme les expert·e·s et consultant·e·s habituel·le·s venu·e·s d’autres musées peuvent donc examiner l’œuvre à travers une paroi vitrée qui entoure les peintures et voir au passage l’équipe de restauration qui travaille jour après jour sur les panneaux. D’après Lopes, les réflexions des infrarouges et les rayons X permettent de constamment mettre au jour de nouveaux éléments et de nouvelles découvertes au sein de l’œuvre. Le processus d’étude et de restauration a commencé en 2020, juste avant la pandémie de COVID-19, et, en raison des retards qu’elle a occasionnés, il devrait se poursuivre jusqu’en 2024.

Attribué à Gil Vicente (c. 1465-c. 1536?)
Belém Monstrance
1506
Émaux or et polychromes
Provenance : Mosteiro dos Jerónimos, Lisbon, 1925
MNAA, inv. 740 Our
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On perçoit très nettement l’influence et la conscience d’un monde qui s’étendait par-delà les frontières du pays dans les œuvres d’art portugaises de la fin du Moyen-Âge et du début de la Renaissance, en raison des expéditions menées par de grands explorateurs tels que Vasco de Gama à la fin du XVe et au début du XVIe siècle sous le roi Manuel Ier. Bien que certaines de ces expéditions puissent susciter des controverses quand on les aborde sous l’angle international, les musées d’aujourd’hui visent à transmettre des informations sur le contexte des œuvres qu’ils ont acquises pour les futures générations d’adeptes des beaux-arts. L’Ostensoir de Belém, attribué à l’orfèvre Gil Vicente, a été fabriqué à partir d’or rapporté par Vasco de Gama en guise de don au Portugal de la part de Kilwa, un ancien sultanat africain. L’objet a été réalisé sous la commandite du Monastère des Hiéronymites dans le quartier de Belém. « La façon dont le vieux rencontre le neuf au sein de cette pièce est très intéressante; on sent la transition du monde médiéval à la Renaissance », explique Lopes. Sur le pourtour de l’ostensoir se trouvent des représentations de la Vierge Marie, du Saint-Esprit et de Dieu, ainsi que des paons, d’autres animaux et des fruits exotiques.

L’Ostensoir de Belém est aujourd’hui l’une des œuvres les plus abouties et importantes des orfèvres portugais du Moyen-Âge et du style manuélin (c’est-à-dire les œuvres d’art créées à l’époque du roi Manuel), nous confie Lopes.


Bien que ces exemples d’art portugais donnent un fascinant aperçu de l’histoire de l’expression artistique du pays dans toute sa diversité, les membres du personnel du Museu Nacional de Arte Antiga ne se reposent pas sur leurs lauriers.

Des rénovations sont en cours pour classer la vaste collection muséale par ordre chronologique et améliorer la circulation dans le musée. De plus, la chapelle, qui abrite plusieurs collections, est en cours de restauration. Ainsi, des générations et des générations d’adeptes des beaux-arts pourront avoir la chance d’admirer les trésors du passé du Portugal pendant bien des années encore. ✈

Votre jet est prêt quand vous êtes.

Photos sont une gracieuseté de Museu Nacional de Arte Antiga
(Laura Castro Caldas & Paulo Cintra; Paulo Alexandrino; Luís Piorro)

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